Plus de culture bière avec le concours Meilleur Talent Biérologie 2020

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Pour la troisième année, j’ai participé comme juré au concours Meilleur Talent Bièrologie.

Il s’agissait ce jeudi 13 février de l’une des trois demi-finales qui s’est tenu au lycée hôtelier Notre-Dame à Saint-Méen-le-Grand, après Lyon et Schiltigueim. Une ville qui me connait bien. J’ai passé trois ans comme gardien à l’usine de charcuterie de la ville, à vider ma frustration en boxant des carcasses de porc comme un sous-Rocky Balboa haut-breton en me promettant de faire quelque chose de plus intéressant, mais ceci est une autre histoire.

Brasseurs de France Concours Talents Biérologie

Bref, le concours Meilleur Talent Bièrologie existe depuis 15 ans et vise à mettre en valeur la bière dans la formation des élèves en hôtellerie restauration. Créé à l’origine par Heineken, c’est Brasseurs de France, l’un des deux syndicats de brasseurs, qui a repris le flambeau depuis cette année. L’occasion de revoir le discours, les matériels pédagogiques et le discours général sur la bière. Alors que le nombre de brasseries françaises vient de passer le cap des 2000, que le secteur bière connait une croissance nette, en particulier les petites brasseries, depuis quelques années, l’enjeu est de former les professionnels dont les aînés n’ont pas toujours dépassé la sélection blonde-brune-ambrée.

J’ai eu le plaisir de participer à une masterclass avec mon maître Hervé Marziou, éminent bièrologue, Maxime Costilhes, secrétaire général de Brasseurs de France et Marek Fest de la brasserie de Dinan. Les élèves ont ensuite passé trois épreuves devant un jury portant sur le service, la préparation de cocktail à la bière et les accords bière et mets.

Cette année les bières proposées dépassaient le cadre de Heineken, notamment la Coreff blanche, Brimbel de Bourganel aux myrtilles, IPA du Mascaret, Sour Presse Framboise de Grand-Paris. Un beau panorama de la bière que chaque participant a pu tester au préalable dans son établissement.

Une vraie montée en compétence

Au cours des éditions précédentes, j’avais noté un certain manque de connaissance sur le produit bière, parent pauvre de la formation, incomparable avec le vin dont les réseaux ont infiniment plus de moyens pour présenter leurs produits. Certains candidats en finale restaient hésitant sur la nature du malt, du houblon, bref, les fondamentaux. Rapellons que l’exercice reste difficile, avec prise de parole en public, pour des étudiants souvent très jeunes. J’ai été surpris cette année par les connaissances brassicoles et l’appétence de certains participants. Une nouvelle génération de professeurs a bien oeuvré en ce sens. On dirait que les jeunes adultes se mettent à boire directement de la bière qualitative, sans passer par la case «?Kro-8.6?». Cela s’est vu également dans les notes avec des moyennes globalement assez hautes parmi lesquelles il a malheureusement fallu trancher.

La bière change, et elle change son environnement et ceux qui la servent. Rendez-vous à la finale au mois de mai, qui devrait s’avérer passionnante.

Les gagnants de la demi-finale St-Méen-le-Grand. Crédit Yves Rousseau
Les gagnants de la demi-finale St-Méen-le-Grand. Crédit Yves Rousseau

Les gagnants de la demi-finale : 1) Charly Roux, lycée hôtelier international de Lille 2) Lucie PAIRAULT, LTP Saint-Joseph l’Amandier de St-Yriex-sur-Charente 3) Vincent DIENER, CFA Médéric de Paris.